Promenade de l’Académie 2015
Photo Abbaye Saint-Pierre de Solesmes
Promenade autour de Solesmes
organisée avec l’aide du Père Barbeau
Le samedi 12 septembre 2015
Compte-rendu par Françoise Chaserant
Après notre séance à Solesmes où le père Barbeau nous a fait une communication concernant Ste Thérèse d’Avila dont on fête cette année 2015 le 500ème anniversaire de la naissance : « Sainte Thérèse d’Avila, Dieu dans l’action ».
Lire l’article du père Barbeau
Nous nous sommes retrouvés avec nos conjoints disponibles au Château de Dobert où nous fûmes accueillis avec beaucoup de gentillesse par Marie-Antoinette de Bouillet, fille ainée d’Hélène du Peyroux, venue exprès pour nous de son logis de Fontenay pour nous recevoir. Sa mère, absente malheureusement, tenait à ce que nous venions à Dobert malgré tout.
Le château de Dobert
Le château de Dobert est depuis 1460 dans la même famille. C’est à l’origine un manoir relativement modeste entouré d’une enceinte avec des fossés. Après la construction d’une première chapelle en 1529, les troubles de Guerres de religions et puis de la minorité de Louis XIII, le château est fortifié en 1610 et on y adjoint un pont-levis. La transformation du château en demeure de plaisance telle que nous le voyons aujourd’hui est liée aux bonnes fortunes maritimes de Jean-Baptiste, chevalier de Fontenay. Il redessine le corps de logis conservant l’une des tours de l’ancien manoir et ajoute à l’extrémité de la façade une tour symétrique. Il fait recreuser et paver les douves, reconstruire les communs de la cour. Il fait aussi édifier dans la première cour un premier bâtiment de commun. Le château prend à peu près son allure actuelle de demeure de campagne XVIIIème. Il s’occupe aussi du parc, faisant installer une machine hydraulique avec roue et tout un système de bassins et canaux permettant d’arroser le parc, le verger, le potager et d’abreuver les animaux. Au début du XIXème siècle, Alexandrine de Bastard fait agrandir les lucarnes de la façade et ériger au-dessus des fenêtres de la partie centrale un fronton. C’est elle aussi qui construit un nouveau bâtiment de commun dans l’avant-cour face à celui qui existait depuis la seconde moitié du XVIIIème ainsi que d’autres bâtiments agricoles permettant une meilleure exploitation du domaine. Elle apporte du confort à l’intérieur et décore les pièces au goût du jour : le grand salon où est accroché son portrait en pied au fond duquel est représenté le château, a retrouvé aujourd’hui grâce à un petit tableau, peint à l’époque, le décor voulut par Alexandrine. Le château est un bâtiment simple, aux murs enduits avec des pierres d’angles, dominé par des hautes toitures, enserré de douves où passe la Vègre qui coule au bout de la cour d’honneur. C’est un domaine plein de charme et de poésie où le temps semble s’être suspendu.
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Asnières sur Vègre
Notre seconde étape nous conduisit au charmant village d’Asnières sur Vègre, un des plus jolis villages de la Sarthe : un vieux pont médiéval érigé à l’emplacement d’un pont romain permet de traverser la Vègre. Si des traces d’occupation de la vallée sont attestées dès l’époque préhistorique
(200 000 avant notre ère) le village proprement dit remonte au début du Moyen-Age : Asnières est une des premières paroisses du Maine, la terre est donné au Chapitre de la Cathédrale du Mans qui l’exploita jusqu’à la Révolution. Ce sont eux qui font agrandit la modeste église du XIème siècle en lui adjoignant un chœur eu XIIIème. Ils font réaliser en plusieurs campagnes successives (entre le milieu du XIIème et le milieu du XVème siècle) les peintures murales qui couvrent les murs de la nef et du chœur, un des ensembles les plus remarquables du département de la Sarthe. Le village compte un certain nombre de bâtiments médiévaux de qualité dont La Cour, manoir prieural destiné aux chanoines, érigé dans le courant du XIIème siècle, avec son logis-halle et de vastes celliers. L’ensemble est actuellement en cours d’aménagement pour devenir un Centre d’interprétation architecturale. Le temps nous ayant manqué nous n’avons pas pu aller voir le château de Moulinvieux où pourtant Monsieur et madame Bollée était prêts à nous recevoir.
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Le manoir de la Perrine de Cry
Nous avons terminé la journée au manoir de la Perrine de Cry, à Avoise, qui domine la Sarthe de sa haute silhouette. Monsieur Victor Scherrer s’est attaché à restaurer depuis quelques années ce magnifique manoir qui était très délabré. Il nous l’a présenté avec beaucoup d’amabilité et un grand savoir, nous conduisant des greniers avec leur magnifiques charpentes jusqu’aux pièces du sous-sol qui s’ouvrent sur les jardins qu’il a reconstitués. Le manoir actuel fut érigé au XVème siècle après «les guerres anglaises», sur les ruines d’un ancien bâtiment fortifié du XIème siècle. «C’est un logis triple flanqué d’une tour d’escalier en forte saillie…. La variété des baies à meneau, à traverses, à croisées et surtout ses lucarnes en font un bréviaire du langage ornemental de cette période de transition». La visite s’est achevée par la chapelle qui venait d’être aménagée dans la partie du bâtiment qui devait abriter la chapelle d’origine, disparue aujourd’hui.
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Nos remerciements s’adressent aux différents propriétaires qui ont eu l’amabilité de nous recevoir et de nous consacrer de longs moments pour nous présenter leurs demeures avec une gentillesse sans égal.