Sommaire :
- L’Enfance
- Poésie et St Paul
- RENÉ et l’Académie du Maine
- Les Mots de la fin
L’Enfance
Le jeune René
par Suzanne SENS
Extrait : II est né à Inzinzac- Lochrist dans cette Bretagne qu’il devait tant aimer, et qui a tant contribué à le construire. C’était dans un lieu dit: Kerglav ou «la Montagne», plateau rocheux au-dessus des forges de Hennebont construites au bord du Blavet. Son père était ajusteur. René n’a vécu que trois ans à «la Montagne». Ses parents se sont installés en région parisienne, mais lui devait revenir chez ses grands-parents bretons à chaque vacance et y séjourner pendant la guerre. Le Morbihan-Paris, quelle expédition ! Une journée entière par le train, et un dépaysement total. |
Ses grands-pères travaillaient aux forges. Son grand-père, Joachim Le Capitaine était fondeur au premier des fours Martin. Le grand-père maternel, Louis Chartron, était lamineur, venu du Morvan, surnommé Le Noir, car très brun et orné d’une énorme moustache ; la grand-mère était une bretonne du pays, portant la coiffe… |
Poésie et St Paul
LES CHEMINS DE SAINT-PAUL
Parution 1957 aux éditions Arthème Fayard
Extraits : – Des marins et des dieux – Attalie – Le Taurus – Milet
LES MARINS ET LES DIEUX• Dès l’aube, les bateaux dans le lit large et boueux du Cydnus, remontaient de la mer, jusqu’aux quais établis dans la ville. Les bateliers grecs, romains, égyptiens, espagnols, les marins de Thrace et de Crète, des hommes noirs ou couleur de sable écartaient à la gaffe et halaient leurs navires entre les coques amarrées et les pontons. Tarse transitait le bois, la laine, les étoffes, les métaux. Les hommes passaient par-dessus bord leurs ballots et leurs caisses, puis sautaient sur les quais. Ils parlaient des langues de toute la terre et se recommandaient très fort de leurs dieux ; les Égyptiens d’Isis et de Sérapis, les Phrygiens d’Attis et de Cybèle. |
Zeus côtoyait Baal-Tarz, ce dieu d’influence orientale, maître de la ville, et Sandan, premier majordome de Baal-Tarz, que l’on brûlait, entouré d’épis et de fleurs, de mais et de raisin, lorsque le soleil avait exténué la végétation de la petite plaine et les arbres bordant le Cydnus… |
RENÉ et l’Académie du Maine
TÉMOIGNAGE de Claude BERNAILLE
Extrait : En 1971, élu à l’unanimité, il est le premier « ouvrier » admis à l’Académie du Maine Son discours de réception à l’Académie en 1971 confirme sa personnalité, son sens du travail. Son admiration pour Heinrich Schliemann, fils d’un médiocre épicier du Mecklembourg, l’emporte sur l’habitude de mettre à l’honneur l’Académicien à qui il succède. L’irruption de la légende troyenne a engendré une passion chez ce jeune homme: retrouver la ville de Troie… Le prix lui sera décerné le jour de la réception de Paulette Houdyer à l’Académie du Maine. René Le Capitaine et elle sont de la même race, au parcours similaire. Autodidacte, elle connut très jeune une grande notoriété littéraire.. Ils se rencontrent donc en littérature. Elle restera toute sa vie, sa plus fidèle amie… |
Devenu Président de l’Académie du Maine en 2001, il poursuit trois années consécutives, avec son efficacité habituelle, les mêmes buts. Dans son discours d’investiture à la présidence, il insiste sur la qualité des relations entre les membres et manifeste sa tolérance gardant une fermeté dans ses convictions personnelles bien réfléchies : «Je dois à cette Compagnie, à sa hauteur de vue, à cette courtoisie – extrême gymnastique de l’Esprit – les humanités que les circonstances sociales ne m’ont pas permis de faire. Et je dois à cette Compagnie et à ses Présidents successifs cette distance légèrement amusée prise devant l’archaïsme, aussi bien, que face aux différents snobismes intellectuels »… Témoignage Claude Bernaille |
Les Mots de la fin
JOURNAL
Extrait : En 1950 Armand Lanoux conseille à René Le Capitaine de tenir son journal de bord, de faire l’effort de s’y astreindre et de l’ouvrir à tout ce qui le touche. Ce journal tenu, abandonné, repris en raison des multiples activités de son auteur témoigne de ses préoccupations et de cet effort pour maîtriser dans une forme libre celles-ci. De très nombreuses pages montrent au-delà de ses analyses la fougue qui le portait à écrire sur le monde ouvrier et l’espoir qui le conduisait à considérer la culture comme moyen de libération et d’épanouissement de l’individu.
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Lettre à Bernard CLAVEL Cher Bernard Clavel, Je viens de voir finir « la Maison des Autres » et continuer le regard de julien sur une route impénétrable comme la nuit- je suis bouleversé – C’est une grande chose et un tour de force – Cette simplicité devient un art majeur-je suis aussi gravement touché : je sais qu’elle ne pourrai pas atteindre cette vérité ni cette force dans un pareil dépouillement. |
Les Cahiers du Maine n°21
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